Comment bien choisir son partenaire industriel en plasturgie?

Le choix d’un partenaire en injection plastique ou d’un soi-disant “mouliste” représente une étape cruciale dans la vie d’un projet, or cette étape est souvent délicate pour les débutants dans le domaine.

Il est très souvent difficile de choisir entre un injecteur et un mouliste-injecteur, un partenaire français et un partenaire asiatique…, raison pour laquelle nous allons vous présenter quelques clefs pour vous aiguiller dans cette botte de foin.

 

1/ Différents types d’industriels

 

Il est essentiel de comprendre la différence entre les types d’injecteurs.

 

« Tout d’abord, l’injection plastique est le procédé qui consiste à injecter la matière thermoplastique molle chaude (en phase dite “plastique”) à haute pression dans un moule en dure via une presse à injecter afin de lui donner une forme définie une fois la matière refroidie.

 

«C’est à peu près le même principe que lorsque vous faites des gaufres. C’est très simple ! Imaginons que vous disposiez d’un appareil à gaufres (la presse à injecter), dans laquelle vous insérez des plaques (le moule) et vous versez de la pâte à gaufres (le plastique chaud). Quelques dizaines de secondes plus tard, vous sortez votre gaufre formée (votre pièce plastique) ! »

 

• Dans la majorité des cas : la presse à injecter appartient à l’injecteur , qui en a souvent différents tonnages suivant les pièces à faire, leur complexité et leurs dimensions. Généralement, le moule vous appartient, mais celui-ci a été développé et fabriqué par le mouliste afin de répondre aux exigences de vos pièces.

 

• Il existe également des injecteurs qui proposent des moules dit “ carcasses ” : l’extérieur du moule appartient alors au mouliste , et seule la partie intérieure représentant votre pièce est à fabriquer. Cela réduit les coûts , mais dans ce cas la carcasse ne vous appartient pas.

 

Evidemment, il existe différents métiers :

• Le mouliste qui étudie et fabrique votre moule
• L’injecteur qui utilise votre moule dans sa machine pour fabriquer vos pièces

 

Bien entendu, vous pouvez avoir des injecteurs qui fabriquent également des moules, des moulistes qui font de l’injection de pièces en petite quantité …

 

N.B : Pour des petits projets de pièces pas très compliquées, nous ne pouvons que vous conseiller de trouver un partenaire qui internalise l’ensemble des métiers, cela vous permettra de gagner en rapidité, souvent en coût, mais surtout cela vous simplifiera grandement la mise au point au moment venu.

 

2/ Made in France vs Made in China :

Bien entendu, il est difficile de ne pas céder aux chants des sirènes des moulistes et injecteurs asiatiques.

 

Il n’existe pas que des partenaires low-cost et de mauvaise qualité en Chine, vous y trouverez de tout ! Aujourd’hui, encore une majorité des pièces plastiques achetées en Europe sont faites en Chine.

 

Dans tous les cas, la différence de coût entre un moule fabriqué en France et un moule fabriqué en Asie, à qualité égale, est très importante (x2, x3 voir x4 !!).

 

Lors de la production, la différence de coût de fabrication est quasi nulle pour les grandes séries, l’automatisation permettant de rester concurrentiel. Les petites séries seront en revanche plus chères en Europe.

Au final, c’est plus un choix politique qu’un choix technique !

 

Avant donc de vous lancer tête baissée à la recherche d’un partenaire chinois, posez-vous quelques questions :

 

• Est-ce qu’il y a une compatibilité entre le transport, la quantité de pièces, le volume, le délai et le surcoût ?
• Quelle image voulez-vous véhiculer ?
• Comment allez-vous gérer votre relation avec votre partenaire en cas de problème ?
• Est-ce que vous envisagez de rapatrier votre outil de production en France ?

 

Aujourd’hui, quasiment toutes les configurations sont possibles :

 

Nous pouvons très bien travailler avec un mouliste asiatique qui injecte nos pièces et nous les envois, ou alors faire fabriquer un moule en chine et le rapatrier en France pour réaliser l’injection (dans ce cas bien verrouiller les responsabilités de chacun, et réfléchir à la stratégie de mise au point du moule).

 

3/ Process et savoir-faire :

Que ce soit en Asie ou à Oyonnax (vallée de la plasturgie française, connue dans le monde entier), il faut toujours garder en tête que les moulistes ne savent pas tout faire, même s’ils l’affirment, il y a toujours des domaines dans lesquels un industriel est plus pertinent que d’autres.
Essayez de voir si le partenaire que vous choisissez a déjà réalisé des pièces similaires aux vôtres, cela vous rassurera sur sa capacité à mener à bien votre projet, notamment dans le cas de pièces intégrant des particularités, comme :

 

3. 3. • Normes spécifiques (aéro, médical…)
      • Surmoulage de pièces
      • Très petites pièces
      • Pièces aux formes complexes
      • Une couleur très claire (beaucoup de mouliste ne font pas de pièces blanches)
      • …

 

Bref vous l’aurez compris, essayer de valider que votre partenaire saura faire les bons choix pour votre projet !

 

Votre partenaire doit également être capable de vous conseiller sur certains choix (matières, certaines formes…) afin que la production se passe au mieux , n’hésitez pas à le mettre à contribution au plus tôt dans le processus !

 

Beaucoup intègrent une offre d’études permettant d’optimiser votre pièce avant de lancer la fabrication du moule. Vous pouvez même aller jusqu’à étude de rhéologie permettant de valider les flux de matières lors de l’injection.

 

4/ Process qualité :

 

Un point très important est l’aspect process qualité que vous exigez.

 

Certains industriels sont équipés d’outils garantissant la traçabilité de vos productions, l’archivage des pièces d’essais… ce qui représentera un argument de poids si jamais ces contraintes font sens pour votre projet.

 

Dans tous les cas, définissez avec votre partenaire un protocole qualité documenté qui vous permettra de garantir que les pièces que vous recevrez seront conformes, et cela rassurera votre partenaire sur la validité de ses livraisons.

 

Attention !

La mise en place de contrôle qualité a un coût qui peut être important ! Il faut donc bien réfléchir à la pertinence de vos choix : contrôle des cotes critiques, test de tenue mécanique…

 

Souvent lors des premières productions, les contrôles qualités sont très complets (c’est à dire longs et coûteux), puis au fur et à mesure que nous prenons confiance dans l’outil de production, nous pouvons nous permettre de réduire les contraintes.

 

5/ Visiter et clarifier :

 

Dans tous les cas, il est important de visiter, si vous le pouvez, l’unité de production du partenaire que vous choisirez. Si vous n’en avez jamais visité, alors sélectionnez en plusieurs et comparez, votre regard sera plus fin et vous pourrez vous faire une meilleure idée de ce que vous recherchez.

 

Un prix élevé n’est pas forcément synonyme de qualité.

 

Des industriels peuvent être très chers car ils répondent à des exigences niveau aéronautique ou automobile, ce qui sera peut-être totalement inadapté à votre projet, donc surcotés pour vous !

 

Comparez également les politiques commerciales (MOQ, délai, garanties…), ce qui est inclus dans le budget ou non (mise au point des moules…), et faites faire évidemment plusieurs devis.

 

 

 

En résumé : 

• • • Si votre projet est peu complexe, optez pour un injecteur qui intègre la fabrication du moule.
    • Entre Asie et Europe, le choix est surtout “politique”, mais anticiper tout de même les contraintes de transports et de résolution de problèmes.
    • Valider les compétences techniques de votre partenaire vis-à-vis de vos projets.
    • Définissez toujours un protocole qualité.
    • Visitez et comparez.

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